
Sahara Conservation News
Décembre 2025
Bienvenue dans la newsletter de Sahara Conservation !
Entre le retour des missions de terrain et de nouveaux partenariats pour la conservation des espèces, ces derniers mois ont été particulièrement riches en activités dans le Sahel et le Sahara.
Voici un aperçu des derniers mois.
Sahara Conservation au Congrès mondial de la nature de l’UICN

Du 9 au 15 octobre, Sahara Conservation a participé au Congrès mondial de la nature de l’UICN à Abou Dhabi, un rendez-vous international majeur qui réunit tous les quatre ans plusieurs milliers d’experts et de décideurs de la conservation.
Lors de l’événement, notre partenaire Play for Nature a présenté une publication illustrant comment le sport peut devenir un moteur d’action environnementale et mobiliser les communautés pour la conservation.
Notre Directrice des opérations, Violeta Barrios, est intervenue lors d’un panel pour partager des exemples concrets d’utilisation du sport comme vecteur de protection des espèces menacées dans le Sahara.
Elle a notamment mis en avant les Jeux Sports et Nature du Koutous au Niger, deuxième phase d’une initiative innovante, mise en œuvre par Sahara Conservation en collaboration avec Play for Nature et APRC Mécénat.
Ce projet renforce les liens communautaires et sensibilise les jeunes générations à la protection de la biodiversité.
En 2024–2025, 192 jeunes ont ainsi participé à quatre grands événements communautaires en milieu rural, réunissant plus de 1 300 spectateurs venus célébrer sport et nature.
« L’association du sport et de la biodiversité a permis de relever de nombreux défis […], notamment celui de rassembler les gens autour d’un sujet qui n’est pas directement lié à nos activités quotidiennes. C’est une nouvelle manière de sensibiliser, tout en contribuant à la protection durable de l’environnement», explique Maimounatou Ibrahim Mamadou, responsable des sites d’élevage d’autruches de Sahara Conservation au Niger.
SUR LE TERRAIN
Protéger les outardes des savanes sahéliennes
Autrefois, six espèces d’outardes étaient présentes dans la Réserve de Faune de Ouadi Rimé–Ouadi Achim (RFOROA). Aujourd’hui, il n’en reste que trois : l’Outarde de Denham (Neotis denhami), l’Outarde arabe (Ardeotis arabs) et l’Outarde nubienne (Neotis nuba).
Classées « Quasi menacées » sur la Liste rouge de l’UICN, elles subissent la dégradation de leurs habitats, les perturbations liées au bétail et les feux de brousse. Certaines menaces, comme la prédation naturelle des nids, restent encore mal documentées.
Pour combler ces lacunes, Sahara Conservation et l’Institut ornithologique suisse ont lancé en 2024 le Programme d’étude et de conservation des outardes dans la RFOROA.

En septembre, une deuxième mission de terrain a permis d’équiper une femelle outarde de Denham d’un émetteur, en collaboration avec la Direction de la Faune et des Aires protégées du Tchad, la Zoological Society of London et Endangered Wildlife Trust. Les données recueillies fourniront des informations inédites sur le comportement et les déplacements de l’espèce dans la région.
Sauver l’une des antilopes les plus rares au monde

Face au risque imminent d’extinction de la Gazelle Dama, Sahara Conservation mène depuis 2020 un ambitieux programme d’élevage en captivité dans la RFOROA. Un premier groupe fondateur avait alors été constitué d’individus capturés au Tchad, rejoint ensuite par d’autres gazelles en provenance d’Abu Dhabi.
Fin octobre, quatre nouvelles gazelles dama en provenance de l’Agence pour l’environnement d’Abu Dhabi ont été introduites dans les enclos. Cette arrivée a été suivie d’un bilan sanitaire complet du groupe : vaccinations, examens médicaux et pose de colliers GPS sur plusieurs individus.
Début novembre, dix gazelles, dont cinq adultes équipés de GPS, ont été relâchées dans la réserve, marquant une nouvelle avancée pour la restauration de cette espèce emblématique du Sahel. Le suivi GPS permettra d’observer leurs déplacements et leur intégration dans la population sauvage, aujourd’hui estimée à une cinquantaine d’individus.
En parallèle, dix Oryx algazelle et dix Addax ont également été transférés depuis Abu Dhabi jusqu’au Tchad. Depuis 2016, 21 transferts ont permis la réintroduction de 355 oryx et 140 addax dans leur habitat naturel historique, un succès remarquable après des décennies de disparition.
Les données de suivi révèlent leur extraordinaire capacité d’exploration : certains oryx relâchés fin 2024 ont parcouru plus de 100 km en quelques semaines. Ces informations sont cruciales pour affiner nos stratégies de réintroduction et comprendre l’évolution des populations dans le temps.

Faire face aux flammes : protéger les prairies du centre du Tchad

Les feux de brousse demeurent l’une des menaces les plus graves pour la RFOROA, détruisant chaque année des milliers de kilomètres carrés de végétation et mettant en péril la faune comme les moyens de subsistance pastoraux.
Avec le soutien de partenaires tels que PREPAS et l’association locale de sensibilisation et de lutte contre le braconnage d’Arada, plus de 500 km de pare-feux sont ouverts et entretenus chaque année autour des zones clés de réintroduction et de pâturage. Ces partenariats renforcent nos efforts communs pour protéger la biodiversité tout en soutenant des pratiques pastorales durables.
Deux équipes dédiées – Rambo (pare-feu et lutte contre les incendies) et Tango (sensibilisation et prévention) – travaillent aux côtés des communautés pour maintenir les pare-feux, combattre les incendies et renforcer la prévention. Des comités communautaires de vigilance coordonnent quant à eux les alertes et interventions avec les rangers et les autorités locales.
Depuis juillet 2025, plus de 5 000 personnes ont été sensibilisées, renforçant la capacité locale à prévenir et maîtriser les incendies.
La faune exceptionnelle du massif de Termit
En collaboration avec l’Unité de Gestion des Aires Protégées du Niger, nous avons recommencé à mener des missions de terrain conjointes afin d’évaluer l’état de la biodiversité dans le massif de Termit. Voici quelques images de la mission.






Sensibiliser les écoles de la région de l’Aïr, dans le nord du Niger
Le mois dernier, nous avons mené notre première grande mission de sensibilisation et de soutien communautaire dans la Réserve Naturelle Nationale de l’Aïr et du Ténéré, au Niger, en cohérence avec la feuille de route locale pour la conservation de la gazelle dama dans cette aire protégée.
Les jeunes étant de formidables relais au sein de leurs communautés, l’un de nos objectifs prioritaires était d’aller à leur rencontre dans les écoles.
Nous avons ainsi présenté la gazelle dama, la faune locale et les enjeux environnementaux aux élèves, en leur distribuant des supports pédagogiques conçus pour renforcer les messages de conservation.
Au total, 422 élèves de 22 écoles ont été sensibilisés à l’importance de protéger cette espèce extrêmement menacée et son habitat fragile.
Nous avons également remis du matériel scolaire à 375 élèves, ainsi que des ressources éducatives dédiées à la faune locale.

Témoignages du terrain
Dans cette rubrique, découvrez des histoires inspirantes venues du cœur du Sahara : des témoignages forts de nos équipes et partenaires qui vivent chaque jour l’impact concret de la conservation sur la faune et les communautés.
Parmi ces expériences, la rencontre de Moustapha avec Fatima illustre parfaitement pourquoi notre mission est essentielle. Lire l’article
LES COULISSES DE SAHARA CONSERVATION
Actualités du Conseil d’administration
Nous sommes ravis d’accueillir Lisa Kelley au sein du Conseil d’administration de Sahara Conservation. Directrice du WildCare Institute de notre partenaire de longue date, le zoo de Saint-Louis (États-Unis), Lisa apportera une expertise et un soutien précieux à notre mission.
Après avoir consacré plus de 40 ans à la conservation des antilopes au sein du zoo de Saint-Louis, Bill Houston, l’un des membres fondateurs de Sahara Conservation, prend aujourd’hui une retraite bien méritée.
Membre actif du Groupe d’Intérêt Sahel & Sahara (GISS) depuis sa création, il a également été membre fondateur et Vice-président du Conseil d’administration américain de Sahara Conservation jusqu’en 2024.
Sa passion pour la conservation des espèces sahélo-sahariennes a joué un rôle majeur dans la mise en œuvre de plusieurs projets ambitieux.

Sahara Conservation recrute
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Nous recherchons un·e Chargé·e de programme pour accompagner la mise en œuvre de nos projets, notamment au Tchad.
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Merci à nos partenaires et donateurs
Nous remercions chaleureusement tous nos partenaires, soutiens et donateurs pour leur engagement à nos côtés. Ensemble, nous plaçons le Sahel et le Sahara sur la carte mondiale de la conservation, pour des résultats concrets au bénéfice de la faune, des populations locales et d’une planète plus saine.
Chaque geste compte
Vos contributions rendent la conservation possible sur le terrain.
100 € peuvent notamment permettre de suivre un troupeau d’oryx dans la nature pendant une semaine, soutenant l’un des efforts de conservation les plus ambitieux d’Afrique.
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