Sauver les dernières gazelles dama


Autrefois largement répandue à travers le Sahel, la gazelle dama est aujourd’hui l’une des espèces les plus menacées de la planète, avec moins de 200 individus survivant à l’état sauvage.

Grâce à vingt ans de suivi et de recherche, notre connaissance approfondie des gazelles dama et de leurs habitats au Niger et au Tchad a contribué à l’élaboration d’une stratégie mondiale de conservation pour cette espèce en danger critique d’extinction.

Dans ce cadre, nous avons également soutenu des études sur la diversité génétique de l’espèce, permettant de formuler des recommandations ciblées pour la gestion des populations clés.

Gazelles dama dans la Réserve naturelle nationale de l’Aïr et du Ténéré, au Niger. © Sahara Conservation

Au Niger, la surveillance à long terme d’une population clé

Au Niger, nos efforts se concentrent sur le suivi à long terme et la protection des gazelles dama vivant sur le mont Takolokouzet, au cœur de la Réserve naturelle nationale de l’Aïr et du Ténéré (RNNAT). Ces individus possèdent une valeur génétique irremplaçable pour l’avenir de l’espèce. Nos actions incluent des patrouilles régulières, ainsi que des initiatives menées en collaboration avec l’équipe de gestion de la RNNAT et les communautés locales pour renforcer la protection de la faune.

En 2023, nous avons enregistré le plus grand nombre de gazelles dama observées dans la région depuis le début de notre programme de suivi — un signe encourageant pour l’avenir de l’espèce.

Gazelles dama dans la Réserve naturelle nationale de l’Aïr et du Ténéré, au Niger. © Sahara Conservation
Piège photographique dans la Réserve naturelle nationale de l’Aïr et du Ténéré, au Niger

Un programme de reproduction pour sauver la gazelle dama

Face au risque imminent d’extinction locale, nous avons transféré en 2020 trois gazelles dama de la région de Manga, au Tchad, vers la Réserve de Faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim (RFOROA), pour y initier un programme de reproduction in situ. Elles ont rapidement été rejointes par cinq individus issus de la réserve, naturellement attirés par l’enclos sécurisé et venus s’ajouter au groupe de Manga. Par ailleurs, cinq gazelles dama nées en captivité ont été transportées par l’Agence pour l’Environnement d’Abu Dhabi.

Gazelle dama au Tchad. © Sean Viljoen
Groupe de gazelles dama au Tchad. © Sahara Conservation

En 2024, un groupe test de trois gazelles équipées de colliers satellites a été relâché dans la réserve. Elles se sont rapidement intégrées à la population sauvage. Début 2025, le groupe de reproduction en captivité comptait 32 gazelles dama.

Gazelles dama in RFOROA, Chad. © Sahara Conservation

L’avenir de la gazelle dama dépend largement de la protection et du renforcement des populations présentes au Niger et au Tchad, qui resteront une priorité majeure dans les années à venir.
Les résultats obtenus jusqu’à présent nous permettent d’envisager la suite avec un optimisme prudent.

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