Vautours d’Afrique


En tant que charognards, les vautours jouent un rôle écologique essentiel et irremplaçable dans le maintien de la santé des écosystèmes. Pourtant, ils figurent parmi les espèces les plus menacées d’extinction, les vautours africains constituant aujourd’hui le groupe d’oiseaux le plus en danger au monde.
En l’espace de 30 ans, les populations de vautours en Afrique ont chuté de plus de 80 %. Dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest, en dehors des aires protégées, les déclins atteignent même plus de 97 %
.

Les vautours sont des rapaces diurnes, aisément reconnaissables à leur régime alimentaire exclusivement charognard. Leur envergure impressionnante, pouvant atteindre de 1,5 à 3 mètres, ainsi que leurs caractéristiques morphologiques distinctives, tel un bec puissant et un long cou dénudé, les rendent facilement identifiables.

La répartition géographique des vautours varie selon les espèces. Sur les 11 espèces de vautours présentes en Afrique, six sont résidentes de la région sahélo-saharienne. On les observe principalement dans les savanes sahéliennes, où elles nichent dans les arbres ou sur les falaises. Certaines espèces migratrices eurasiennes peuvent également être aperçues dans la région.

En tant que charognards, ils jouent un rôle écologique fondamental et irremplaçable dans le bon équilibre des écosystèmes. En éliminant rapidement les carcasses, ils limitent la propagation des maladies et freinent la prolifération d’autres charognards opportunistes, parfois nuisibles pour la faune, les humains et le bétail. Leur action accélère aussi la décomposition des cadavres, facilitant ainsi le retour des nutriments dans le sol. Malgré leur importance, les vautours figurent parmi les espèces les plus menacées d’extinction.

Vautour percnoptère

Nom scientifique :

Neophron percnopterus

Statut de conservation IUCN :

En danger

Population sauvage estimée :

12 400 à 36 000

Zone de répartition :

Seul vautour migrateur longue distance. On le trouve en Europe, Asie et Afrique.

Vautour charognard

Nom scientifique :

Necrosyrtes monachus

Statut de conservation IUCN :

En danger critique

Population sauvage estimée :

131 000 individus

Zone de répartition :

Présents dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne.

Vautour de Rüppell

Nom scientifique :

Gyps Rueppelli

Statut de conservation IUCN :

En danger critique

Population sauvage estimée :

22 000 individus

Zone de répartition :

Autrefois cantonnée à la région sahélienne, cette espèce a récemment étendu son aire de répartition jusqu’à la péninsule Ibérique, et est désormais également considérée comme un vautour européen.

Vautour à tête blanche

Nom scientifique :

Trigonoceps occipitalis

Statut de conservation IUCN :

En danger critique

Population sauvage estimée :

5 500 individus

Zone de répartition :

Présents sur une vaste étendue de l’Afrique subsaharienne.

Vautour africain

Nom scientifique :

Gyps Africanus

Statut de conservation IUCN :

En danger critique

Population sauvage estimée :

Environ 270 000 individus

Zone de répartition :

Afrique

Vautour oricou

Nom scientifique :

Torgos tracheliotos

Statut de conservation IUCN :

En danger

Population sauvage estimée :

6 500 individus

Zone de répartition :

Afrique et Moyen-Orient

Vautour de Rüppell © Sahara Conservation

Menaces et défis

Lappet-faced vulture. © Sahara Conservation

Les menaces qui pèsent sur les vautours varient fortement selon les régions et leur intensité. Elles peuvent se cumuler et affecter une même espèce, voire les mêmes individus, notamment chez les oiseaux migrateurs. Dans la région sahélo-saharienne, le déclin des populations de vautours résulte principalement d’un ensemble de pressions : la perte d’habitat, les empoisonnements, intentionnels ou accidentels, et les persécutions.

À l’échelle mondiale, l’empoisonnement représente la menace la plus grave. Il peut être délibéré, via des appâts empoisonnés visant directement les vautours, ou involontaire, lorsque ces derniers deviennent des victimes collatérales dans les conflits entre humains et prédateurs, en raison de leur régime nécrophage.

En Afrique de l’Ouest, le braconnage à des fins de croyances traditionnelles constitue la principale menace : œufs, parties du corps ou carcasses entières sont prélevés et commercialisés pour divers usages médicinaux ou personnels.

Face à cette situation alarmante, Sahara Conservation s’engage activement à enrayer le déclin des vautours menacés. Nous œuvrons au renforcement des capacités locales et à la réduction des lacunes de connaissance sur ces espèces, dans certaines des régions les plus isolées du globe. En développant une approche régionale, contextualisée et durable, nous aspirons à contribuer efficacement à leur conservation, tant à court qu’à long terme.