Gazelle dama


Autrefois largement répandue dans tout le Sahel, la gazelle dama est aujourd’hui l’une des espèces les plus menacées de la planète, avec probablement moins de 200 individus vivant encore à l’état sauvage au Tchad et au Niger.

La gazelle dama est la plus grande de toutes les gazelles (40 à 75 kg), facilement reconnaissable à son pelage bicolore blanc et roux. L’intensité de la teinte rousse varie considérablement d’un individu à l’autre, mais elle est généralement liée aux différences morphologiques entre les trois sous-espèces reconnues : N. d. ruficollisN. d. dama et N. d. mhorr.
Les gazelles dama vivent en petits groupes de 5 à 10 individus, pouvant occasionnellement se rassembler en troupeaux plus importants lors de déplacements saisonniers ou lorsqu’elles sont attirées par des zones de pâturage frais.
L’espèce est davantage présente dans les régions sahéliennes que sahariennes, où elle privilégie les prairies ouvertes et clairsemées.
Autrefois fréquente sur les systèmes de dunes fixes, souvent en compagnie de l’oryx algazelle et de la gazelle dorcas, la gazelle dama est aujourd’hui confinée à des populations isolées, reléguées dans des zones refuges marginales, atypiques, de type subdésertique ou rocailleux.

Carte d’identité

Nom scientifique :

Nanger dama

Statut de conservation IUCN :

En danger critique

Population sauvage estimée :

Moins de 200 adultes à l’état sauvage, mais ce nombre pourrait être aussi bas que 85 à 120 individus.

Zone de répartition :

Seulement quatre populations très dispersées : deux au Niger (dans le massif du Termit et les montagnes de l’Aïr) et deux au Tchad (dans la région de Manga et dans la Réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim), ne représentant plus que moins de 1 % de l’aire de répartition initiale de l’espèce.

Gazelles dama dans la Réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim, au Tchad – Inventaire aérien. © Sahara Conservation

Menaces et défis

Gazelle dama dans la Réserve Naturelle Nationale de l’Aïr et du Ténéré, au Niger. © Sahara Conservation

La gazelle dama est considérée comme l’un des ongulés les plus menacés au monde.
Le braconnage illégal et incontrôlé a été, et demeure, la principale cause de son déclin.
La perte et la dégradation de son habitat, provoquées à la fois par des facteurs naturels tels que l’avancée du désert et les sécheresses, et par des pressions humaines liées à l’occupation des sols, aux aménagements et à d’autres activités anthropiques, ont fortement altéré la qualité et la disponibilité de la végétation. Ces perturbations ont largement contribué à la réduction drastique de son aire de répartition.

En conséquence, les populations résiduelles de gazelles dama sont aujourd’hui peu nombreuses, très fragmentées, et probablement exposées à un risque accru de consanguinité.