Réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim


La Réserve de faune de Ouadi Rimé — Ouadi Achim (RFOROA) au Tchad constitue un paysage de conservation à la fois unique et essentiel — et l’une des seuls aires protégées pleinement fonctionnelles dans le biome sahélien nord.

S’étendant sur près de 78 000 km², la Réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim est la plus vaste aire protégée du Tchad et l’une des plus grandes d’Afrique.
Elle abrite trois grands types d’habitats : les savanes boisées sahéliennes, les prairies subdésertiques et les zones désertiques. La diversité de ses paysages (ouadis, dunes fixées et plaines inondables) renforce sa richesse écologique et soutient une faune et une flore sahélo-sahariennes uniques.
Des espèces emblématiques et menacées, telles que l’addax, l’oryx algazelle, la gazelle dama, la gazelle dorcas, le loup doré africain, la hyène rayée, et bien d’autres encore, y évoluent librement à travers ses vastes étendues.
La RFOROA constitue également un couloir migratoire majeur pour de nombreuses espèces d’oiseaux et accueille des milliers de pasteurs et de transhumants qui dépendent directement de ses ressources naturelles.

Située au cœur du Tchad, la réserve tire son nom de deux ouadis emblématiques : le Ouadi Rimé au sud et le Ouadi Achim au nord.

Défis

Autrefois véritable sanctuaire pour la faune sauvage, la réserve a subi plusieurs décennies de pressions croissantes. Les troubles civils et la chasse incontrôlée ont provoqué l’extinction locale de plusieurs espèces entre la fin des années 1970 et le début des années 1980.

Aujourd’hui, ses écosystèmes fragiles restent menacés par le surpâturage, les feux de brousse, l’exploitation forestière abusive, l’empiètement agricole, ainsi que les effets du changement climatique et de la désertification.
Les incendies, en particulier, réduisent la disponibilité des pâturages et détruisent les nids d’oiseaux nichant au sol, tels que les outardes et les pluviers, contribuant ainsi à l’érosion continue de la biodiversité de la réserve.

Carte d’identité

Année de création :

1969

Superficie :

77,950 km2

Catégorie de l’UICN :

Catégorie IV : Aire de gestion des habitats/espèces

Plan de gestion et d’aménagement 2023–2032

Autres désignations :
Zone Clé pour la Biodiversité (KBA) Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux et de la Biodiversité (ZICO/IBA) (IBA)

Dunes de sable dans la Réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim. © Sahara Conservation

Une approche collaborative de la conservation

En réponse aux appels internationaux en faveur de la conservation des antilopes sahariennes, la Réserve de faune Ouadi Rimé — Ouadi Achim a suscité un regain d’intérêt à partir des années 2000. En 2008, Sahara Conservation a pris l’initiative de développer une stratégie de réintroduction de l’oryx algazelle, en s’appuyant sur les nombreux individus élevés en captivité hors d’Afrique.

En mars 2016, les premiers oryx ont été relâchés dans la nature après plusieurs décennies d’absence. Depuis, plus de 380 oryx ont été transférés au Tchad et réintroduits dans la réserve, portant la population sauvage à près de 600 individus. Ce succès a permis à l’espèce de passer du statut « Éteinte à l’état sauvage » à celui d’« En danger » sur la Liste rouge de l’UICN.

Fort de ces avancées, une approche multi-espèces a été lancée en 2020, incluant la réintroduction de l’addax, classé en danger critique d’extinction, ainsi que le renforcement de la population de gazelles dama.

La survie à l’état sauvage de plusieurs espèces sahélo-sahariennes dépend directement des efforts de conservation menés au sein de la réserve.

Assurer l’avenir de la réserve : une gouvernance à long terme de la RFOROA

En juillet 2025, Sahara Conservation et le Gouvernement du Tchad ont signé un accord de gestion de dix ans pour la RFOROA. Ce partenariat public-privé historique formalise plus de vingt ans de collaboration et instaure un modèle de gouvernance partagée pour la réserve.

Au cœur de cet accord figure un Plan de gestion sur dix ans, élaboré en concertation avec les parties prenantes locales. Il définit des stratégies de zonage, incluant la création de zones de conservation stricte où les activités humaines telles que le pâturage et l’agriculture sont encadrées afin de préserver les habitats clés et la faune sauvage.

Dans ce cadre, Sahara Conservation est officiellement chargée de la gestion opérationnelle de la réserve. Ses missions incluent le suivi écologique de la faune, le soutien aux actions de surveillance et de lutte contre le braconnage, la restauration des habitats, ainsi que l’engagement actif des communautés locales.

Ces dernières occupent une place centrale dans le processus, afin de garantir que les efforts de conservation soient étroitement liés aux enjeux de développement durable.

Carte de zonage – Plan de gestion de la Réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim

Ce modèle de gouvernance collaborative constitue désormais un exemple phare de la manière dont la conservation de la biodiversité et le développement durable peuvent être efficacement intégrés dans l’un des environnements les plus contraignants au monde.

Perspectives : une responsabilité partagée

En tant que principal partenaire opérationnel et premier levier de financement de la réserve, Sahara Conservation concentre à présent ses efforts sur la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de la vision portée par le plan de gestion. Soutenir la RFOROA, c’est investir non seulement dans la survie d’espèces emblématiques et menacées comme l’oryx algazelle et l’addax, mais aussi dans des paysages résilients, des écosystèmes florissants et les communautés qui en dépendent.

Pour concrétiser cette vision, nous avons besoin de votre soutien.
Chaque contribution — petite ou grande — permet de faire vivre cette aire protégée d’importance mondiale et d’en assurer la pérennité pour les générations futures.

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