Réserve de Biosphère de Gadabedji
La Réserve de biosphère de Gadabedji (RBG) est la seule aire protégée du Niger située exclusivement dans la zone sahélienne, au nord de la région de Maradi.
La réserve comprend la Réserve de faune de Gadabedji, qui s’étend sur 760 km² et constitue le principal lieu d’intervention de l’équipe de gestion. Initialement classée forêt protégée en 1954, la zone a été érigée en réserve intégrale de faune en 1955, avec pour objectif la protection de quatre espèces emblématiques : l’autruche d’Afrique du Nord (Struthio camelus camelus), la gazelle dama (Nanger dama), la girafe d’Afrique de l’Ouest (Giraffa camelopardalis peralta) et l’oryx algazelle (Oryx dammah). Malgré ce statut, ces espèces ont disparu localement. En 2017, grâce à des efforts ciblés et à une mobilisation accrue des ressources, la réserve a obtenu le statut de Réserve de biosphère et a été désignée site de réintroduction pour plusieurs espèces iconiques.
Défis
Située en zone pastorale, la RBG est entourée de villages ainsi que de nombreux éleveurs et de leurs troupeaux. Bien que toute activité humaine soit interdite à l’intérieur de la réserve, un grand nombre de bêtes y pénètrent en journée, en particulier durant la saison sèche. Par ailleurs, l’extension des installations humaines et des cultures saisonnières a fortement accéléré la dégradation du couvert forestier.
Établir une collaboration efficace avec les communautés riveraines constitue aujourd’hui l’un des principaux défis pour assurer la durabilité de l’aire protégée et le bien-être des populations locales. Au fil des années, la réserve a perdu la majorité de sa grande faune, conséquence de facteurs naturels — notamment les sécheresses récurrentes — combinés à de fortes pressions anthropiques. La restauration de l’écosystème repose désormais sur des programmes de réintroduction ambitieux, qui nécessitent une mobilisation importante de ressources.
Carte d’identité
Année de création :
1954
Superficie :
14,136.25 km²
Catégorie de l’UICN :
Catégorie IV : Aire de gestion des habitats/espèces
Nos actions
Sahara Conservation intervient au sein de la RBG en appui à l’Unité de Gestion de l’Aire Protégée (UGAP), une entité relevant du ministère de l’Environnement et chargée de sa gestion.
Cette collaboration a débuté en 2010 à l’occasion d’un inventaire de faune réalisé dans le cadre d’un effort national initié par le gouvernement du Niger. Depuis, des activités de suivi sont régulièrement mises en œuvre, principalement concentrées dans le noyau central de la réserve. Sahara Conservation apporte un appui technique et financier à l’UGAP, tout en assurant des formations aux outils et méthodes de suivi.
Ce soutien a permis d’améliorer considérablement les connaissances sur la faune présente dans la réserve.
Au-delà du suivi des espèces existantes, Sahara Conservation accompagne depuis plusieurs années le programme de réintroduction mis en œuvre dans la réserve. Celui-ci a débuté avec la translocation de girafes d’Afrique de l’Ouest, menée par la Giraffe Conservation Foundation avec le soutien de nombreux partenaires — une première opération en 2018, suivie d’une seconde en 2022.
Depuis, une équipe d’éco-gardes a été déployée pour assurer le suivi des girafes relâchées ainsi que des individus nés sur place.
La deuxième phase du programme de réintroduction a porté sur le retour de l’autruche d’Afrique du Nord.
Le centre d’élevage en captivité de Kellé, placé sous la gestion de Sahara Conservation depuis 2011, a été désigné comme site d’acclimatation pour les opérations de réintroduction. L’objectif est d’y élever un nombre suffisant de poussins afin de pouvoir les transférer progressivement dans la réserve.
Parallèlement, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre pour renforcer l’implication des communautés locales dans les projets.
Sahara Conservation poursuivra son engagement aux côtés des parties prenantes locales et continuera à soutenir cette aire protégée, dans le but de préserver son intégrité écologique et ses valeurs. Cette démarche vise à garantir la pérennité des services écosystémiques essentiels, au bénéfice des générations actuelles et futures.
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